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LE BLOG

La peur dans notre société : comprendre, traverser, transformer

  • Photo du rédacteur: Émo Earth
    Émo Earth
  • 27 oct.
  • 5 min de lecture

La peur fait partie de notre humanité.
La peur fait partie de notre humanité.


Au départ, la peur est un mécanisme de survie : elle nous protège du danger, alerte notre corps, aiguise notre attention.


Mais dans nos sociétés modernes, la peur a quitté son rôle biologique pour devenir une toile de fond permanente. Peur de manquer, de vieillir, d’échouer, d’être jugé, de perdre… peur du futur.


Cette émotion, autrefois ponctuelle, semble désormais structurelle. Comment en est-on arrivés là ? Et comment retrouver une relation saine à cette émotion si fondamentale ?



  1. Aux origines : la peur comme instinct de survie

Bien avant nos civilisations, nos ancêtres préhistoriques vivaient dans un monde où la peur était synonyme de vigilance vitale. Leur survie dépendait de leur capacité à reconnaître le danger, à fuir, ou à se battre.


Cette peur activait un mécanisme parfait : l’amygdale cérébrale déclenchait une poussée d’adrénaline, le cœur s’accélérait, les muscles se préparaient à l’action. Une peur pure, immédiate, nécessaire. Mais dès que le danger disparaissait, le corps retrouvait son calme. Nos ancêtres savaient écouter la peur sans s’y perdre. Et surtout, ils avaient un remède instinctif : le groupe.


Chasser, veiller, se réchauffer, se protéger ensemble : la solidarité régulait la peur. C’est cette coopération - autant que la force - qui leur a permis de s’en sortir. En transformant la peur en intelligence collective, ils ont inventé les outils, le feu, les abris. La peur, canalisée, est ainsi devenue source d’évolution.


À ce sujet, je vous conseille l’excellente saga de Jean M. Auel, Les Enfants de la Terre, qui décrit avec une rare justesse la vie des premiers humains, leurs peurs, leurs alliances, et cette intelligence instinctive du vivant qui leur a permis de survivre - une justesse née du fait qu’on vit littéralement chaque scène, tant l’écriture est imagée et sensorielle.



  1. Des peurs religieuses aux peurs sociales

Dans les sociétés anciennes et médiévales, la peur s’est organisée autour du sacré. La peur de la faim, de la guerre, de la maladie, s’accompagnait de la peur de Dieu et du châtiment divin. Les rituels collectifs, les processions, les représentations de la mort donnaient forme à l’invisible : la peur était exprimée ensemble.


Puis, avec l’essor de la science, la peur s’est déplacée. On a cessé de craindre le démon, mais on a commencé à craindre le progrès lui-même. Les révolutions, les guerres industrielles, la bombe atomique, ont fait entrer la peur dans une nouvelle ère : celle de la modernité inquiète.



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  1. Aujourd’hui : une peur industrialisée

Jamais dans l’histoire l’être humain n’a été aussi informé - ni aussi submergé. Chaque catastrophe, chaque drame, chaque menace circule en temps réel sur nos écrans.


Les médias et les réseaux sociaux jouent un rôle clé : pour capter notre attention, ils accentuent l’alerte. On ne nous informe plus seulement : on nous alarme. Et cette exposition permanente crée une peur diffuse, sourde, qui épuise nos esprits - et nos corps.


Le danger n’est plus dans la forêt : il est dans la tête.



  1. Les causes contemporaines

Plusieurs facteurs nourrissent ce climat anxiogène :


  • La surinformation : trop de données, peu de recul.

  • L’incertitude économique et écologique : peur du futur, du dérèglement, de la précarité.

  • La solitude moderne : un monde individualiste où chacun doit se débrouiller seul.

  • La manipulation émotionnelle : la peur fait vendre, cliquer, voter.

  • L’érosion du sens : perte des repères spirituels, culturels, communautaires.



  1. Les visages contemporains de la peur

Les crises récentes - sanitaires, économiques, écologiques ou géopolitiques - ont révélé à quel point la peur peut transformer nos comportements collectifs.


Elles ont parfois divisé, isolé, ou creusé la méfiance, non seulement envers les institutions, mais aussi envers nos semblables.


La confiance ébranlée

Lorsque les décisions politiques, économiques ou médicales paraissent floues, changeantes ou guidées par des intérêts contraires à l’éthique, la peur initiale se mue en doute. Ce doute peut être sain : il pousse à questionner, à réclamer de la transparence. Mais lorsqu’il s’installe durablement, il devient un soupçon généralisé, qui abîme le lien social. La confiance, une fois rompue, ouvre la voie à la rumeur, au repli, aux extrêmes.


La peur de l'autre

Au-delà des institutions, c’est souvent l’Autre qui concentre nos angoisses : le voisin, le collègue, celui qui ne pense pas, ne vote pas, ne vit pas comme nous. Les attentats, les pandémies et les tensions sociales ont laissé des traces profondes dans notre inconscient collectif. Et cette peur, souvent fabriquée ou entretenue, détourne notre attention des véritables causes : la pauvreté, la fracture écologique, la perte de sens.


Les attentats et la mémoire collective

Il est frappant de constater que, durant des années, les attentats occupaient chaque jour les unes des journaux, puis ont soudain disparu. Ont-ils cessé ? Ont-ils été cachés ? Ou simplement remplacés par d’autres formes de peurs collectives ? Difficile à dire sans tomber dans la théorie du complot. Mais une chose est sûre : ils ont profondément marqué notre rapport au monde. Ils ont servi de déclencheur émotionnel pour des politiques sécuritaires massives, transformant durablement notre rapport à la liberté et à l’autre. Ainsi, la peur agit comme un moteur invisible de nos comportements : elle influence nos choix, nos votes, nos consommations, nos gestes du quotidien.



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  1. Les effets psychologiques : quand la peur devient système

Notre cerveau, conçu pour réagir à un danger réel, ne distingue pas entre menace concrète et alerte virtuelle. Un simple message anxiogène active la même réaction physiologique qu’une attaque.


Cette peur chronique agit sur :


  • le sommeil,

  • la digestion,

  • le système immunitaire,

  • la créativité et la concentration.


Peu à peu, elle rétrécit notre conscience : nous devenons méfiants, défensifs, enfermés dans une tension permanente.



  1. Retrouver une relation saine à la peur : pistes et solutions

La peur n’est pas l’ennemie.


Elle est un signal, un langage à écouter. Mais pour qu’elle ne devienne pas un système, il faut réapprendre à la traverser.


Sur le plan individuel


  • Nommer la peur : la mettre en mots, c’est déjà la libérer.

  • Revenir au corps : respiration, relaxation, do-in, sophrologie, marche consciente.

  • Exprimer : par la création, l’écriture, le chant, le dessin, le mouvement.

  • Réduire le bruit : limiter les flux médiatiques, choisir ses sources d’information.

  • Se relier à la nature : retrouver le vivant en soi et autour de soi.


Sur le plan collectif


  • Recréer du lien : cercles de parole, entraide, projets communs.

  • Cultiver la confiance : entre citoyens, dans les institutions, dans la vie.

  • Éduquer à l’esprit critique et émotionnel dès l’école.

  • Favoriser la lenteur et la contemplation, pour désintoxiquer nos esprits saturés.



  1. (Essai de) Conclusion : de la peur à la conscience

La peur ne disparaîtra jamais - et c’est heureux. Elle nous maintient en éveil, nous rappelle que nous sommes vivants. Mais elle doit redevenir une alliée, non un maître.


Chaque fois que nous la transformons en compréhension, en action juste, en création ou en lien, nous faisons reculer la domination du réflexe pour laisser place à la conscience.


Apprendre à vivre sans peur, c’est peut-être le plus grand acte de liberté intérieure de notre temps.



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Pour terminer cet article, un retour au souffle

Parce qu’après avoir parlé de la peur, il est naturel de revenir à ce qui l’apaise : ici, la respiration consciente.


Je vous propose une courte vidéo d’entraînement tirée du module 2 de ma formation « Apprendre - et apprendre à apprendre - à méditer », pour retrouver le calme intérieur, simplement en respirant.


Cette formation est à découvrir sur la boutique du site ou en me contactant directement.





Si vous traversez une période marquée par l’anxiété, les peurs ou le stress,

un accompagnement ciblé peut vous aider à retrouver équilibre et confiance.


Rendez-vous sur Resalib


ou contactez-moi directement via le site ou par téléphone.



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